M. Robert FIEDLER
Soutiendra vendredi 19 décembre 2025 à 9 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Études germaniques et scandinaves
Titre de la thèse : L’enseignement de l’histoire dans l’enseignement secondaire en France et en Allemagne. Une étude comparative du discours didactique de l’histoire et ses enjeux politiques et sociétaux entre 1963-2005
Composition du jury :
- M. Christian AMALVI, Professeur émérite, Université de Montpellier Paul-Valéry, codirecteur de thèse
- Mme Clémence CARDON-QUINT, Professeure, Université de Montpellier Paul-Valéry
- M. Peter GEISS, Professeur, Université de Bonn (Allemagne)
- M. Michel LEFEVRE, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry, directeur de thèse
- Mme Patricia LEGRIS, Maîtresse de conférences, Université Rennes 2
- M. Reiner MARCOWITZ, Professeur, Université de Lorraine
Résumé de la thèse :
La thèse réalise une comparaison binationale des interactions entre les objectifs politiques, les enjeux sociétaux et la didactique de l’histoire dans l’enseignement secondaire en France et en Allemagne entre 1963 et 2005. En envisageant la transposition didactique comme déterminée par des facteurs sociétaux, culturels et politiques pour la transmission d’un savoir canonisé au sein de l’État-nation, son analyse permet de comprendre dans quelle mesure la formation du futur citoyen dans les cours d’histoire ne se réalise pas uniquement au travers du contenu des connaissances historiques, mais également par l’organisation, la présentation et la structuration de celles-ci. Les didactiques disciplinaires d’histoire nationales sont analysées par une analyse linguistique du discours au moyen d’une méthode à la fois quantitative et qualitative. Les résultats de cette analyse sont confrontés ensuite aux objectifs politiques gouvernementaux et des enjeux sociétaux dans les deux pays de l’époque choisie. L’écriture d’une histoire franco-allemande par la didactique de l’histoire et de son enseignement peut être établie, tel est le postulat de ce projet de recherche, par une comparaison synchronique des deux pays voisins ainsi que par une comparaison diachronique entre les différents objectifs des gouvernements nationaux, français et allemands.
Ce projet de thèse constitue la toute première recherche qui envisage une comparaison détaillée du discours didactique de l’histoire en France et en Allemagne dans l’enseignement secondaire après plus de 90 ans d’échange franco-allemand sur l’enseignement de l’histoire en termes de contenus. Il s’inscrit dans cette tradition - dans le cadre de ces 90 ans d’échanges franco-allemands de recherche historique - en analysant la didactique de l’histoire en France et en Allemagne entre 1963 et 2005 pour une interrogation quant à la transmission mémorielle nationale et à la formation des futurs citoyens, ceci dans un cadre interdisciplinaire, se positionnant entre l’histoire, l’histoire de l’éducation, et la linguistique franco-allemande.
La recherche historique jusqu’ici problématise et esquisse la construction des Etats-nations à partir du début du 19e siècle en lien avec l’industrialisation de leurs économies et l’émergence de leurs bourgeoisies nationales. L’institution de l’éducation nationale comme lieu de transmission d’une mémoire collective est vue comme emblématique pour la compréhension d’un pays et de son rapport à l’histoire, et force à adopter un « nationalisme méthodologique » se référant à un objet - de fait - circonscrit aux limites de l’Etat-nation, et ce contrairement aux velléités post-nationales d’une globalisation accélérée et de l’intégration européenne. Il faut tenir compte de l’aspect novateur des documents étudiés dans le cadre de ce projet, analysant le discours de la didactique de l’histoire comme acteur dans la formation des consciences historiques françaises et allemandes. Les quatre questions suivantes représentent le fil conducteur constituant la trame de ce projet de thèse :
1. Quels concepts et quelles méthodes de structuration, de présentation et de transmission sont envisagés, et ce à quelle période, au sein de la recherche en didactique de l’histoire et dans le cadre de la transposition didactique ?
2. Ces concepts et méthodes correspondent-ils aux objectifs politiques et aux revendications sociétales des différentes périodes ou proposent-ils des concepts opposés ?
3. Faut-il parler d’un rapport triangulaire d’interactions entre la sphère politique, la sphère sociétale et celle de la recherche dans l’émergence d’une didactique de l’histoire ?
4. Quelles convergences et quelles divergences existent à ces égards entre l’Allemagne et la France ?
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This thesis provides a binational comparison of the interactions between political objectives, societal issues and history teaching in secondary education in France and Germany between 1963 and 2005. By considering didactic transposition as determined by societal, cultural and political factors for the transmission of knowledge canonized within the nation-state, its analysis allows us to understand to what extent the formation of the future citizen in history classes is not only achieved through the content of historical knowledge, but also through its organization, presentation and structuring. National disciplinary history teaching is analyzed through a linguistic analysis of discourse using both a quantitative and qualitative method. The results of this analysis are then compared with the governmental political objectives and societal issues in the two countries of the chosen period. The writing of a Franco-German history through history teaching and education can be established, as the premise of this research project suggests, through a synchronic comparison of the two neighboring countries as well as a diachronic comparison between the different objectives of the French and German national governments.
This thesis project constitutes the very first research project to consider a detailed comparison of history teaching discourse in France and Germany in secondary education after more than 90 years of Franco-German exchange on history teaching in terms of content. It is part of this tradition - within the framework of these 90 years of Franco-German exchanges of historical research - by analyzing the teaching of history in France and Germany between 1963 and 2005 to question the transmission of national memory and the training of future citizens, this in an interdisciplinary framework, positioning itself between history, the history of education, and Franco-German linguistics.
Historical research to date has problematized and outlined the construction of nation-states from the beginning of the 19th century in connection with the industrialization of their economies and the emergence of their national bourgeoisies. The institution of national education as a place of transmission of a collective memory is seen as emblematic for the understanding of a country and its relationship to history, and forces the adoption of a "methodological nationalism" referring to an object - in fact - circumscribed to the limits of the nation-state, and this contrary to the post-national inclinations of accelerated globalization and European integration. It is necessary to take into account the innovative aspect of the documents studied within the framework of this project, analyzing the discourse of history didactics as an actor in the formation of French and German historical consciousness. The following four questions represent the guiding thread that runs throughout this thesis project:
1. What concepts and methods of structuring, presentation, and transmission are considered, and in what period, within history education research and within the framework of didactic transposition?
2. Do these concepts and methods correspond to the political objectives and societal demands of the different periods, or do they propose opposing concepts?
3. Should we speak of a triangular relationship of interactions between the political, societal, and research spheres in the emergence of history education?
4. What convergences and divergences exist in these respects between Germany and France?







