Mme Constance POMPIÉ
Soutiendra vendredi 6 décembre 2024 à 14 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Études du monde anglophone
Titre de la thèse : Avatars of the pastoral : Sarah Hall's fiction through the prism of the environmental crisis
Composition du jury :
- Mme Catherine BERNARD, Professeure, Université Paris Cité
- M. Jean-Michel GANTEAU, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
- M. Georges LETISSIER, Professeur émérite, Nantes Université
- Mme Claire OMHOVÈRE, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- Mme Emilie WALEZAK, Professeure, Nantes Université
Résumé de la thèse :
Crise environnementale, réchauffement climatique, destruction des milieux et des espèces… longue est la liste des conséquences de l’activité de l’humain sur la planète et les entités qui l’habitent. Afin de saisir les enjeux de cette crise il est essentiel de s’attarder sur la production littéraire du XXIème siècle comme reflet des comportements humains et comme outil de réflexion dans un monde en crise.
Ce travail entend explorer la relation entre littérature britannique contemporaine et crise environnementale à travers un mode littéraire canonique : la pastorale. Plus particulièrement, il s’agit d’explorer l’évolution de cette forme d’écriture spécifique et d’en passer en revue les multiples avatars qui émergent depuis les années 2000. Dès lors, ce travail entend mettre en dialogue les théories du genre littéraire ainsi que le néo-matérialisme, l’écoféminisme, et les découvertes consacrées au posthumain afin de montrer dans quelle mesure le mode pastoral crée des cadres de perception permettant de rendre compte de la crise environnementale. Il s’agit d’analyser l’ensemble de l’œuvre fictionnelle de Sarah Hall afin d’étudier l’utilisation singulière qu’elle fait de la pastorale. Nous nous proposons d’expliquer comment le nouveau cadre esthétique de la pastorale permet de sonder la responsabilité de l’humain dans la destruction de l’environnement et, par le vecteur de l’écriture, de réévaluer sa place au sein des écosystèmes qui font vivre la planète. Le sujet humain cesse d’y être vu comme souverain et se trouve placé au cœur d’un système d’interdépendances.
Au fil de ce travail, la pastorale nous apparaîtra comme un mode politique, social et environnemental, qui oscille entre conservatisme politique et terreau fertile à l’expression écologique et écoféministe. Plus encore, il semble que le mode établit un cadre de perception éthique à travers une perméabilité à l’écriture réaliste pourtant si éloignée des textes canoniques. Enfin, l’avatar de la pastorale de Sarah Hall déploie fait la part belle aux corps humains et non-humains et en souligne la relationnalité vulnérable. Les avatars pastoraux qui émergent de ce travail offrent une réflexion éthique sur le mode lui-même, et, plus largement, sur l’acte de lecture.
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Environmental crisis, global warming, mass extinctions... the list of the consequences of human activity on the planet and its inhabitants is long. Focusing on the literary production of the 21st century is essential in order to grasp what is at stake in this crisis, since literature reflects human attitude behaviour and a reflexive tool at a time when the world is in crisis.
This work aims to explore the relationship between contemporary British literature and the environmental crisis through a canonical literary mode: the pastoral. More specifically, the point is to explore the evolution of this specific form of writing, and to review the multiple avatars that have emerged since the 2000s. The aim is to bring together theories of literary genre, neo-materialism, ecofeminism and discoveries about the posthuman, in order to show the extent to which the pastoral mode creates frames of perception that allow us to account for the environmental crisis. This study consists in an analysis of the whole of Sarah Hall's fictional work in order to study her singular use of the pastoral. We propose to explain how the new aesthetic framework of the pastoral allows us to probe human responsibility for environmental destruction and, through the medium of writing, to reassess our place within the ecosystems that sustain the planet. The human subject ceases to be seen as sovereign, and is placed at the heart of a system of interdependencies.
In the course of this work, the pastoral will appear to us as a political, social and environmental mode, oscillating between political conservatism while being a fertile ground for ecological and ecofeminist expression. Moreover, the mode seems to establish a framework of ethical perception through its permeability to realism. Finally, Sarah Hall's avatar of the pastoral conveys a focus on human and non-human bodies, emphasising their vulnerable relationality. The pastoral avatars that emerge from this work offer an ethical reflection on the mode itself, and, more broadly, the act of reading.