Mme Charlotte CHASSEFIÈRE
Soutiendra vendredi 18 octobre 2024 à 14 h 30
Salle Kouros à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Études du monde anglophone
Titre de la thèse : Prose in Masquerade: Manufacturing Identities in the novelistic career of Charlotte Dacre (c. 1772-1825)
Composition du jury :
- Mme Bénédicte COSTE, Professeure, Université de Bourgogne
- M. Georges LETISSIER, Professeur émérite, Nantes Université
- M. Robert MILES, Professeur, Université de Victoria (Canada)
- Mme Christine REYNIER, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
- Mme Nathalie VANFASSE, Professeure, Aix-Marseille Université
- M. Jean VIVIÈS, Professeur émérite, Aix-Marseille Université
Résumés de la thèse
Cette thèse est dédiée au quatre romans et au personnage d’autrice de la poétesse/romancière Charlotte Dacre/Rosa Matilda, et aux dynamiques de construction de l’identité déployées dans ces deux créations. Confrontant ces dernières au contexte politique, social et culturel de leur époque, ainsi qu’à des outils de critique post-moderne, il s’agira d’analyser la manière dont les discours et les conventions influencent la détermination de soi, et la construction du « personnage », à la fois dans l’espace diégétique du roman, et sur le marché littéraire. L’œuvre de Charlotte Dacre se compose en majorité de quatre romans : Confessions of the Nun of St. Omer (1805), Zofloya, or: The Moor (1806), The Libertine (1807) et The Passions (1811). Zofloya ayant été au centre de l’attention critique qui a suivi le regain d’intérêt pour les textes de Dacre dans les années 2000, cette thèse étendra cette attention au reste des romans. De la construction des personnages et des structures diégétiques, aux stratégies commerciales du pseudonyme, en passant par des affectations narratoriales et autres manipulations stylistiques, les discours interviennent et façonnent l’individu⸱e et sa voix, ouvrant, dans le même temps, un espace de narrativisation de soi : le déguisement, la mascarade, et des jeux de doubles, offrent un répit temporaire face à une culture de la sensibilité décriée pour sa définition de l’identité féminine. Cette critique subtile, et la valeur politique de certaines ironies de la voix narrative, ont toutefois pour contrepoint le cadre hautement moralisateur et didactique du roman. Cet état d’ambiguité et d’ambivalence impossibles à résoudre, dans lequel les romans sont maintenus par la coexistence de discours antithétiques pourrait très bien, lui-même, faire partie de la stratégie de déguisement permettant à l’autrice d’incorporer, dans ses romans de séduction, une réflexion politique autour de l’expérience des femmes au début du dix-neuvième siècle.
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This thesis focuses on the four novels and authorial personal of poetess and novelist Charlotte Dacre/Rosa Matilda, and on the dynamics of construction of identity that are deployed in these two creations. Confronting these to the social, cultural and political context of their time, and to postmodern criticism, this work seeks to address the ways in which discourses and conventions influence self-determination and characterisation, both in the diegetic space of the novel, and in the literary marketplace. Four novels constitute the major part of Charlotte Dacre’s literary career: Confessions of the Nun of St. Omer (1805), Zofloya, or: The Moor (1806), The Libertine (1807) and The Passions (1811). As Zofloya has been principally been the centre of the critical attention following the partial reappraisal of Dacre’s texts in the 2000’s, this study extends this attention to the rest of the novels. From characterisation and diegetic structure to the marketing strategies of pseudonymity, through narratorial posturing and stylistic manipulation, discourses shape the individual and their voice, simultaneously opening space of narrativisation of the self: disguise, masquerade and doubles offer a temporary way out of a culture of sensibility, criticised for its shaping of feminine identity. This subtle criticism, and the political value of some of the narratorial ironies, are however counterbalanced by the highly didactic and moralistic frame of the novels. The state of irresolvable ambiguity and ambivalence in which the coexistence of antithetical discourses holds these novels might very well be, in itself, part of a masquerading strategy allowing the author to infuse her conventional narratives of seduction with political commentary, and a reflection on women’s experience in the early years of the nineteenth century.